📉 Contraception : une pratique en recul, une réflexion en mouvement
- Antoine Canat
- 24 sept.
- 2 min de lecture

Une enquête nationale récente (Inserm / ANRS, 2023) montre une baisse de l’usage des moyens de contraception en France. Pilule, dispositif intra-utérin, implant, préservatif… moins utilisés qu’il y a quelques années. Mais pourquoi ? Et surtout : qu’est-ce que cela dit de notre rapport à la sexualité et au corps ?
⚖️ Un poids qui repose souvent sur les femmes
Mettre en place une contraception n’est jamais neutre. Cela implique :
Un coût financier et humain (consultations, dispositifs, renouvellements…) ;
Une charge cognitive : penser chaque jour à la pilule, planifier son cycle, gérer les effets secondaires ;
Des effets indésirables : certaines contraceptions hormonales peuvent être associées à des modifications de libido, des gênes génito-pelviennes, prise ou perte de poids, acné, maux de tête, ou encore des variations de l’humeur.
La littérature scientifique souligne que ces effets sont très variables d’une personne à l’autre : pour certaines, la contraception est vécue comme un soulagement ; pour d’autres, comme une contrainte.
🌱 Mais aussi un outil de liberté
Il ne faut pas oublier que la contraception, c’est aussi :
Se protéger d’une grossesse non désirée, ce qui change profondément la manière de vivre sa sexualité ;
Pouvoir choisir le moment et le contexte de ses relations sexuelles, avec plus de spontanéité et de sécurité, ce qui favorise souvent le plaisir ;
Un bénéfice thérapeutique parfois important : réduction des règles abondantes, soulagement des migraines cataméniales (pendant les règles), des douleurs pendant les règles, amélioration de certaines pathologies gynécologiques…
👥 Les hommes aussi concernés
Il est essentiel que les hommes s’emparent eux aussi de cette question.
Parce que la contraception engage la sexualité des partenaires ;
Parce qu’elle influence la dynamique relationnelle et l’équité avec le/la/les partenaire.s ;
Parce que des solutions existent déjà (comme le préservatif masculin) et que d’autres restent à développer.
🔍 Militons pour une recherche active sur les contraceptifs
Encourager la recherche est fondamental : pour mieux évaluer l’impact des contraceptions sur les vécus sexuels des femmes, mais aussi pour proposer aux hommes des méthodes efficaces, sûres et bien tolérées — tout comme il l’exiger pour les contraceptions féminines.
🔍 Un sujet de réappropriation
Requestionner sa contraception aujourd’hui, ce n’est pas seulement dire “j’arrête” ou “je continue”. C’est :
Réfléchir à son autonomie et à ses choix à court mais aussi à long terme ;
Intégrer son parcours de vie (âge, projets de maternité ou non, partenaire, antécédents médicaux) ;
Échanger avec les professionnel·les de santé pour explorer toutes les options disponibles (féminines, masculines, mécaniques, naturelles, hormonales ou non).
💡 Tips du sexologue
Prenez le temps de parler de contraception en dehors de l’urgence ou de la routine. C’est une discussion globale, qui concerne la santé, la sexualité, le couple et la liberté de chacun·e. Un choix contraceptif n’est jamais définitif : il peut évoluer au fil de la vie, et doit rester ajusté à vos besoins.



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